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    Interview : Ophélie Véron auteure du blog Antigone XXI, mais pas seulement !

    Interview : Ophélie Véron auteure du blog Antigone XXI, mais pas seulement !
    3 décembre 2015 N.
    In Interviews, Unes

    Ophélie, on ne la présente plus : auteure du blog Antigone XXI, elle nous fait saliver devant ses délicieuses recettes végétaliennes et nous invite à réfléchir sur des sujets qui nous passionnent ou nous révoltent. Passionaria ? Peut-être un peu, mais surtout passionnée et passionnante. Impossible de ne pas avoir envie d’en savoir davantage sur une miss bio et talentueuse !

    1/ Te souviens-tu du jour où tu as décidé de faire un blog ? Quel a été l’élément déclencheur ?

    En fait, plusieurs de mes amis me poussaient à ouvrir un blog, mais j’hésitais… D’une part, je voulais éveiller les gens aux problématiques liées au véganisme et leur permettre de ne plus mettre d’animaux dans leurs assiettes, mais j’avais l’impression qu’un bon nombre de blogs faisaient déjà un merveilleux travail pour populariser la cuisine végétale (suivez mon regard… VG-Zone, Pigut, Végébon, 100% Végétal…). D’autre part, je ne voulais pas que mon blog soit axé uniquement sur la cuisine : je voulais y parler d’éthique animale, d’écologie, du monde dans son ensemble, je voulais y partager mes réflexions et échanger avec d’autres personnes sur ces causes qui me tiennent à cœur. J’ai donc pris mon temps pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire et créer un lieu qui me soit propre. Et puis, par un beau matin de printemps, je me suis lancée !

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    2/ Est-ce que tu peux nous raconter une journée type d’Ophélie ? Au-delà d’inventer de délicieuses recettes, ça se passe comment ?

    Euh… je vais très certainement vous décevoir, mais mes journées sont très banales ! Je me lève en général assez tôt, toujours de façon naturelle (je déteste les réveils !), je lis un peu et je me prépare un bon petit-déjeuner. Ensuite, comme je travaille à la maison, j’ai la fâcheuse habitude de traîner sur Internet, lire mes courriels, parcourir les commentaires de mon blog, faire quelques partages sur Facebook ou Twitter, et puis, au bout d’un moment, je finis par me mettre vraiment au travail !

    Mes travaux de recherche portent sur les mouvements véganes et environnementaux, mais également sur le spécisme et l’antispécisme : de mon blog à mon boulot, je pense donc un peu toute la journée « véganisme » (obsessive, vous avez dit ?). Mais comme cela me passionne, je ne distingue pas travail et plaisir : tout est pour moi source de motivation et d’intérêt !

    Ensuite, en fin de journée, je fais souvent un peu de sport : je me suis mise il y a quelques temps à la pole dance, une pratique sportive qu’on condamne à tort pour son côté prétendument sulfureux. J’y ai découvert un sport complet, qui fait travailler tout le corps en profondeur, qui exige souplesse, force et grâce et, bref… je suis complètement accro !

    Je dîne et finis la journée au lit avec un bon bouquin… Je ne peux pas passer une journée sans lire, faute de quoi je crois que je n’arriverais jamais à m’endormir !

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    3/ Du coup, tu vois l’avenir de ton blog plutôt axé recettes ou toujours avec des billets invitant tes lecteurs à la réflexion ? Ou les deux ? Ou d’autres choses ?

    En ce moment, j’ai un peu l’impression d’avoir fait le tour de la cuisine végétale. Je sais que c’est une impression trompeuse, car elle est d’une richesse incroyable, mais j’ai davantage envie de proposer à mes lecteurs des recettes simples, de tous les jours, car je me suis rendu compte au fil des années que c’était vraiment ce dont ils étaient en quête et ce qui, à mon sens, permettrait au véganisme de se développer à grande échelle. Bien sûr, le côté « grande cuisine » permet aussi de montrer l’étonnant potentiel de la cuisine végétalienne et donc de convaincre les plus réticents que manger végé ne signifie pas grignoter trois bouts de crudité en bataille avec des graines germées.

    Ensuite, j’avoue que la cuisine m’intéresse moins en ce moment que les réflexions suscitées par l’antispécisme et le véganisme. Je continuerai toujours de publier des recettes sur mon blog, mais j’ai envie d’y proposer de plus en plus d’articles de réflexion. Je pense que le refus de l’exploitation animale passe certes par une vulgarisation de sa pratique, le véganisme, mais que celle-ci a parfois tendance à occulter un peu le côté réflexion. Or il faut parler d’éthique animale, oser mettre les gens face à leurs contradictions (pourquoi chérir leur chien et manger des petits veaux ?) et faire connaître les choses, car je reste persuadée que le changement passe par l’information.

    Par exemple, les gens sont encore nombreux à ignorer que la production de lait de vache est une pratique qui induit tout autant de cruauté, sinon plus, que la production de viande. C’est également une exploitation marquée par des violences aussi spécistes que sexistes : les femelles sont confinées plus longuement et plus souvent que les mâles, on calibre et modifie leur corps pour qu’il produise toujours plus de lait, on les insémine de force afin qu’elles enchaînent les grossesses, avant de les envoyer à l’abattoir quand elles deviennent moins « rentables ». Avec le temps, je perçois de plus en plus que les oppressions sont liées et comprends que, pour susciter une véritable révolution de pensée et de pratiques, notre combat doit être intersectionnel et aller à l’encontre de toutes les formes de domination.

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    4/ Comment ça se passe dans ta famille ? Est-ce que devenir végane (je sais que tu tiens à ce terme français :)) a été facile ? Es-tu la seule ou est-ce que tout le monde s’y est mis ?

    Vaste question ! Pour donner une petite idée de ce que j’ai subi au départ, je compare souvent l’annonce de mon véganisme à un « coming-out ». Je me souviens de mon premier Noël, des jours passés à pleurer face à mon assiette vide, ma mère qui racontait dans mon dos que j’étais anorexique et mon frère qui me poursuivait avec ses compléments alimentaires. Bref, ça n’a pas été simple au début, mais c’était il y a cinq ans et les choses ont beaucoup évolué.

    Si aucun d’entre eux, hormis bien sûr mon conjoint, n’est devenu végane, ils sont néanmoins beaucoup plus ouverts au sujet. Ma belle-sœur n’achète plus de lait de vache, mais seulement des laits végétaux – une petite victoire ! Il est maintenant agréable de manger chez mes proches, car je sais qu’ils font un véritable effort pour me servir un repas entièrement végétal savoureux et que je repartirai toujours le sac plein de victuailles ! Avant, je devais toujours me préparer un repas à part et les regarder manger leurs steaks : maintenant, non seulement je n’en fiche plus une, mais ils préparent aussi un repas végé pour eux ! Ma mère a même fait un gâteau au chocolat végane la dernière fois : elle s’est excusée mille fois car il était un peu brûlé, mais, pour moi, c’était juste le meilleur gâteau du monde !

    5/ Tu as une communauté très active et très fidèle : est-ce que ta vie de blogueuse te laisse du temps pour autre chose ?

    Ha ha ! Je crois que je suis un peu submergée par mes divers engagements en ce moment, mais c’est de ma faute, je ne sais pas dire non et je veux être partout à la fois ! J’ai donc énormément de travail, que cela soit pour mon activité de recherche, les conférences que je donne ou les articles et livres que j’écris. Mais j’aime trop ça, je ne veux pas m’arrêter !

    6/ Aujourd’hui, est-ce qu’il y a des gens qui t’inspirent ? Que ce soit en matière de végétalisme ou sur tout autre sujet ?

    Pour rebondir sur les questions d’intersectionnalité, je dévore en ce moment le travail de Carol J. Adams, notamment son livre The Sexual Politics of Meat, et m’intéresse en particulier aux pratiques activistes et artistiques qui en découlent.

    J’ai également deux collègues géographes, Simon Springer et Richard J. White, qui travaillent sur l’anarchisme et le véganisme. Ils renouent ainsi avec la tradition des géographes anarchistes et antispécistes, à l’exemple d’Elisée Reclus et Piotr Kropotkine, car l’anarchisme, c’est la lutte contre toutes les formes de domination et d’exploitation : c’est le refus de l’arkhê (« pouvoir »). L’anarchisme permet donc de penser le capitalisme, l’impérialisme, le nationalisme, l’ethnocentrisme, mais aussi le spécisme, le sexisme ou le carnisme comme des systèmes de domination connectés, qu’il faut déconstruire et rejeter. Je participerai à une conférence qu’ils organisent l’an prochain à San Francisco en intervenant sur l’anarchisme et le véganisme en France, et, ensemble, nous organisons une conférence en parallèle sur les Géographies du Véganisme. Nous espérons lancer un véritable mouvement dans notre discipline et ainsi faire le pont entre l’univers académique et la sphère militante.

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    7/ C’est l’automne, quels sont tes ingrédients préférés durant cette saison ?

    J’éprouve toujours des difficultés à accepter le froid, la pluie et le mauvais temps qui surviennent à cette saison, donc je raffole des plats réconfortants. De bons veloutés de potimarron et châtaignes, des courges et patates douces rôties au four, et, bien sûr, des kakis en dessert, mon péché mignon !

    8/ Enfin et bien évidemment, quelles sont tes adresses incontournables lorsqu’il s’agit de manger dehors ?

    De nombreux restaurants ont ouvert ces dernières années à Paris et je n’ai pas encore eu le temps d’en faire le tour, mais j’avoue que mon petit préféré, c’est le Café Ginger. C’est simple, sain, bon et varié et leurs jus sont à tomber ! Sinon, j’aime également le Potager du Marais ou Dune, que j’ai découvert au printemps et dont j’ai beaucoup apprécié le menu du mardi soir. Sinon, j’apprécie Mi Va Mi, rue des Rosiers : leur assiette Martine, riche en falafels, petites sauces et légumes variés, est très réconfortante. Un petit resto sans chichi, d’où je repars toujours avec un doggy bag, car je n’ai pas réussi à tout finir !

    Merci à Ophélie d’avoir répondu à nos questions, vous pouvez la retrouver dès maintenant sur son blog ainsi que sur sa page Facebook !

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    Comments (5)

    1. Juliette 8 ans ll y a

      J’éviterai le terme pasionaria, qui réduit encore des femmes à leurs émotions et non à leur raison.
      http://www.lesinrocks.com/2011/10/15/actualite/medias-actualite/billet-muse-mere-madone-vive-les-stereotypes-feminins-118342/

    2. Meli Green Seed 8 ans ll y a

      Merci pour cette interview, c’est sympa de pouvoir en savoir un peu plus sur Ophélie 🙂
      Je découvre votre blog par la même occasion. Bonne continuation !

    3. Gwen 8 ans ll y a

      Super interview ! Merci pour ce partage.

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